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Bergisch-Gladbacher Str.

Traduction francaise par Roland Bergère

Ca fume &  floconne jaune - &  le relent de levain de la brasserie quoique le grand panneau publicitaire clame : "RIEN DE PLUS RAFFRAICHISSANT QU´1!..."  Lá -dessus quelque chose comme 5 grosses rombières poussant poussettes, la poussière, le gaz & les parenthèses d´exhalaisons portées en nappe á travers la Bergisch-Gladbacher, á travers les colonnes de camions brinquebalant, tonnant & les autos vrombissantes... la vapeur s´echine, on travaille sur un toit & régulièrement du gravier dégringole dans un container. Werner Schelinski revient du travail, un travail á la con, ce pourquoi il ne marche pas en balancant sa serviette de cuir écorné, mais la laisse pendouillé, lourde, á son bras maigre & nerveux, pendant que la plantrueuse Frau Kronen, solide, mais á la tronche effilochée, laisse trotter son caniche & Schelinski biaise glauque le roûli du cul qui de nouveau plonge & dans un nuage de chaux & de vapeur disparait, Schelinski pénètre dans le hall de l´immeuble, murs blancs tachés de boue, où les gosses turcs se déchaînent & turbulent & il jure parce que les gosses turcs aussi sont foireux, ou plus précisément le boucan qu´ils font, puis l´escalier gémit sous  ses pas & bientôt, bientôt, il a gagné & peut ouvrir la porte de son appartement   d´où une bouffée aigre lui saute á la gueule, aigre á un point que Schelinski se remet á jurer  car son apprtement lui plas non plus. Juste avant que  la porte ne se referme, il entend sa voisine brailler : "branleur!" &pense - moi? non ca ne peut pas s´adresser á lui & même & déjà  oublie & se laisse tomber dans le fauteuil où traîne encor´une demie canette de la veille, pas que ce soit bon mais pas si dégueulasse après tout.
Effectivement, sa voisine ne le visait pas mais le facteur qui dévalait justement les marches & hop calte hors l´immeuble, cependant qu´elle se tient sur le palier, respirant difficelement & en colère, grasse elle est, comme une truie, tatouée au biceps & dieu sait où encore, son visage somble porter les traces de fréquents tabassages ou est usé, tout  bonnement, á sa main droite s´accroche 1 fillette, pleurnichante, jouant avec ses doigts boudinés ou n´est pas du tout là.
-quess´ isse´passe Frau dildenstein? Croasse-t-on de l´étage supérieur & elle renifle , contente,  peut vider son sac : " c´merdeux facteur! il a pas d´argent! c´doit pourtant arriver aujourd´hui j´le sais parfaitement!" - toujours pareil`avec cui lá!" approuve l´autre: Entre-temps Schelinski a composé 1 numéro & lorsqu´on déccroche, il commence á haleter en se grattant les grelots. Mais on raccroche si sec. & il doit reprendre á zéro. Il compose donc & tombe sur une femme á la voix rauque  & lui déballe son texte autant que peut. Se traîne ensuite dans la cuisine chercher 1 bière. Dans la rue des fillettes sautent á la corde,. mais impossible de reluquer leur petite culottes - ce sont des turques.
-j´dois zossi courrir á la NPE pourqu´ca marche avec les allocations" crie celle de l´étage supérieur mais Régine Dildenstein n´écoute  déjà plus & s´engouffre dans l´appartement où sur le sofa agonise son mari. C´est ce qu´il croit du moins. "la ferme!" l´engueule-t-elle (même s´il n´a  rien dit) - & se plante devant la TV où l´on retransmet du sport - arrache la languette d´une bière en dose - là son mari gueule : eeeh, c´est ma bière! & saute dessus, pas du tout moribond, lui file un revers sur la bouche, elle se protège du coude.
-tu vas l´écraser?!" vocifère-t-il & comme ca ne servait á rien : " espéce de salope!" - puis : "tu m´fous la gerbe!", s´enfile la bière & quitte la pièce, cahotte dans l´escalier, les  mômes turcs des oiseaux crevés dans les bras, dehors tombe de la suie mais il ne pleut pas.. Il  broie la biére vide qu´il tenait toujours en main & la balance, jusqu´au bar ce n´est pas loin. Sa 1ière est á peine avalée qu´il remarque combien c´est lugubre, & vide, mais ici aussi, la retransmission passe, du jour, la lumière semble pénétrer , non á travers les vitres, mais l´entrée, m enfin avant qu´un type n´entre en jurant & n´assombrisse tout & Dildenstein hoche du chef, sympathisant : "Quelle merde hein?!" - "Tu l´as dit bouffi", & le juxe-box couine : Jamaica, Jamaica/lá brille le soleil&& sur la plage fleurit l´amour! - de nouveau ferraille un camion,  si fort que les vitres vibrent & 1 fût bascule qui éclate sur l´asphalte, traîne un landeau, suivit d´un vieillard á moitié édenté claquotant des chicots : "Jo! chè-t-ouvert! Jo! chè-t-ouvert!" de la cuisine s´échappe l´odeur de  bidoche cuisant, pénétrante, mais faut ce qu´il faut - & ce coup ci enfin une chance de récolter une médaille -. Près de Dildenstein, l´amoir á glace fait : "Mmt!" - dodeline de gauche á droite : "Mmt! nooon...!" opère un demi tout, siffle son verre. Sa bière il en a bien besoin Dildenstein, se cure les r°atiches -noires - & sa femme surgit, furieuse, & ca l´effraie quand même  maintenant. Frau Dildenstein ne l´a pas vu, ne veut sans doute pas &  d´un air décidé, file sur le trottoir. A la boulangerie, elle achète 1 Grillash, 1 fromage & de la crême de beurre qu´elle ingurgite, fébrile, au retour. Devant l´immeuble, comme ayant pris racine, les amies avec leurs poussettes, offusquées : pour elles non plus le facteur n´avait rien. "Ca va pas!" criaille Gabriele Polenz-Herr. " Ca va pas! foutue saloperie, une seamine qu´´j´attends les allocs pou´l´gamin!" & les autres acquiècent, d´un air important. 1 type déboule de la brasserie en hurlant au ciel & disparait. Le facteur se raméne á nouveau & leur lance " espèces d´associales!"  Ce qui les met en transe de hargne, aussi se débine-t-il en quatrième. Mais le plus drôle, c´est le mari de Frau van den Boels, le lilliputien, se rapprochant en sautillant, ca leur rend leur bonne humeur, & Frau van den boels l´enguirlande un peu pour rire, il est si chou lorsqu´il sort de ses gongs. -sera bientôt grâcieusement congédié - ne s´apercoit de rien  alors que sa femme torgnole le gosse parce qu´il  se fourre les doigts dans le nez - le téléphone de son seul pote sonne encore occupé donc pas question de lui causer, glisse 1 cassette dans le magnétoscope, pour se mettre en train. Au vomi crépusculaire succède l´obscurité, des hommes zigzaguent sur le trottoir & les trams semblent accélérer l´allure, au-dessus des quais les lanternes femelles sont aux aguets, unissant les bruits, cris ou rires, á travers la cour - entre sa femme "quesse tu fais là dans l´noir?" & envoie les  marmots au lit. Il se lève, sort sur le palier, n´allume pas -devant sa porte, Schelinski, accroupi, jambes entortillées, regarde fixement dans le vide, le lilliputien appelle : " ben merde, quesse tu fous? - Schelinski branle seulement de la tête...........................? Le lilliputien reste planté  là un bon moment & lorgne vers son ami, la minuterie s´éteint, il se râcle le gosier, rallume & dit :                   " Puis retourne chez lui. Dildenstein cogne de nouveau sa femme, mais le dernier mot n´est pas dit, elle attrape 1 couteau & lui estaffile la trogne - ce qui le calme. Hermann Polenz boue de colère : ´spèce d´associale!?... ma femme elle est pas un´spèce d´associale! D´main c´est samedi, j´vais m´le choper!" - dans le salon, le poste de TV fait un tel boucan qu´un  chiard titube & pleurniche dans la cuisine : " gn´peut pas dor-or-miiir....!" - "viens" répond la Polenz & le tire á elle dans le lit. Dehors, la bière bouillonne dans les citernes hautes comme des tours, les blocs d´immeubles en vivrent, la lune barbouille la Bergisch Gladbacher d´une lumière  jaunâsse crasseuse, jusqu´áce que le jour se lève ce qui ne change rien, car il est jaune aussi , cependant que Polenz ramone l´oignon de sa femme pour se rendormir aussitôt (elle non), Schelinski est toujours  assis  devant la porte & marmonne dans un demi sommeil -1 fillette portant 1 impair rouge se glisse devant lui vers les toilettes de l´étage, déjà sonnent les cloches, lorsqu´elle a terminé & repasse, Schelinski se réveille, attrape le bras fluet,......................... par chance & la laisse filer......................., en haut, au 3ième, parce que c´est toujours aussi bruyant, Schelinski grogne, se relève lentement, & se traîne finalement dans son appartement, il baille & jette un oeil sur le samedi matin, même le soleil se montre, Schelinski se remet au téléphone, mais dévisse l´écouteur, cette fois il le veut  pour de bon, car aujourd´hui c´est samedi & on en a rien á cirer, en définitif chacun fait ce qu´il veut, En face, Frau Kronen laisse prendre ses roberts á la fenêtre & secoue sa litterie mais  peut-être se l´imagine-t-il tout simplement, en tout cas............. les seins &  se voit s´ y  enfourrer le nez, le portail de la brasserie est clos & le retera aujourd´hui, la circulation s´intensifie par saccades & les femmes turques vont aux courses. Le cul de FRau Polenz est de nouveau mis á contribution -car aujourd´hui c´est samedi & le petit van den Boels claudique au-dessus,  du pallier, enfer & paradis, mais personne n´y fait attention, les avions á réaction sifflent dans le ciel, pourvu qu´il ne s´en écrase pas  1 comme la semaine derniére & maintenant 2 retraitées se risquent sur la rue & par précaution vont bien serrées l´une contre l´autre " c´que ca coûte" grince l´une & l´autre approuve "oui oui" - "C´que ca coûte" remet la première. Visiblement,  traverser la route pose un problème, : "pas un qui fasse gaffe!", et les gosses accrochent des oeufs de Pâques aux buissons, chantent á travers les rues, enfin, lorsqu´ils ne s´entretabassent pas á coups de tuyeau de plastique & lattes de bois - mais bon, en voilà des qui - sifflant allègre- vont chercher des petits pains á la boulangerie, qui achètent de jolis bouquets chez le fleuriste, mais Dildenstein est de nouveau au café & l´armoire á glace de la veille se ramène & tout jouasse commence par un : "gn´m´appelle Heinz" - "et moy Herbèèt!"  grogne Dildenstein & la patronne : " Hèbèèt, t´as déjà censisse maaaks sur ton ardoise !" - "............." - " c´est okééé, jourd´hui j´recois mon nanpée, jourd´hui j´ai le fric, j´paie tout!" La fpatronne fait bon bon -vraiment convaincue? - cependant , dans son appartement, les marmots sont accroupis devant la tivi & s´envoient des pornos vu que leur grâce de mère s´offre une grasse matinée. "vise un peu le type, sa quéquette on dirait un concombre" stridule Franz mais Elfriede se fout en colère : " gnê pas vrai!..............................." & ils sont morts de rire parce que la femme pousse vraiment de drôles de soupirs. Le malabar se retourne vers Dildenstein  dit avec un air important : " ma femm´a quitté avant hier!" "ben merde Heinz"." - & Heinz poursuit :" c´est pourquoi  ch´picole depuis... alors  j´crois qu´ell´est toujours lá, assise....." - "Elle´est pas assis´_; lá, lache Dildenstein. -"Nooon, vraiment pas assis´ lá" Remet Heinz & puis ils se taisent & c´est mieux ainsi, pendant que le cul de Frau Polenz est de  nouveau de service & elle en vraiment plein le cul comme on dit & comme síl pouvait pas baiser normalement qu´elle puisse  aussiprendre son pied . Dans le bar, tremblant soudain, la patronne commence á maugréer, maudissant les turs & les associaux, les associaux surtout, les turcs ne l´étant souvent qu´á mo itié , ca elle le répète toujours & encore & ca commence á devenir bien gênant parce qu´aujourd´hui aussi y  a une retransmission sportive. "si tu dois absolument vider ton sac augmente au moins le son se plaint Dildenstein, mais la patronne ne voit ni n´entend plus rien & se met á chanter á tue-tête :"t´es mon Johnny!" -Ca dépasse les bornes pour Dildenstein, trop c´est trop, il propose á son nouveau pote :"viens, on va chez moi, j´ai encor quekes bièèr`ló!" & Heinz est d´accord, ils quittent donc le bar &............dans la lumière grêle, Frau Kronen, Frau Polenz & FRau Dildenstein sont assises devant l´immeuble, bercent leurs poussettes au soleil, attendent le facteur, attendent les allocations familiales, herbert pousse un :" Mmnhour" en dépassant sa femme & ils gravissent pßénilourdement les escaliers.. Au second,, Frau van den Boel, agenouillée, astique le sol en remuant du popotin. Heinz ne perd rien de l´occasion & zieute les frétillements du fessier & :" Mon djiieu siss´est pas malheureux, un si beau cul dans ses escaliers" & Frau van den Boel rit & c´est une invitation pour ainsi dire, aussi se penche-t-il au-desus d´elle & chuchotte : "ouais c´est vraiment moche kssa doit toujour´être prope" -" Ah ca, oui, c´est vraiment moche" dit-elle & il lui met la main au derche & c´est bien ferme & au poil, juste comme il aime & il fait signe á Dildenstein :" tiens dis donc, euh... ben..." & Dildenstein continue á monter seul. Heinz attrape la femme par le  menton : " z´êtes sûrement  une femme qu´a de l´instruction" & elle le regarde, attend -" kvous devez vraiment nettoyer ces escaliers" -"Ben voui" dit-elle & á travers la cour tinguelingue un chat 1 conserve  au cul, Dildenstein salue Schelinski, lequel se tient sur le pas de porte, la mine défgaite, les mains pleines de sang, 1 oiseau volette, exité, il l´ignore, Dildenstein claque sa porte en maudissant la vaisselle. "Ben eh, c´est où?" Grogne Heinz, tirant la femme derrière lui.-"sûr, ca va... alors, c´est où..." -"cinquième" -"ici ou qua?"-"non cette porte.", & ils piétine sur le palier, le lilliputien roule des billes -"c´est qui cui-là?"- mon mari", honteuse- "Mmmm , plutôt court sur patte hein?", considère Heinz & le suspend á un crochet au-dessus du lit puis la jette sur le divan, slip au genoux, le lilliputien pendille gentillement á ses bretelles, pendant qu´Heinz la culbute & borborygme, grogne,  & transpire  & elle  a  aussi de quoi haleter  - la chose achevée - "bienvenue", plaisante le lilliputien, ce qu´Heinz trouve réellement sympathique, aussi le dépend-il. Juste á ce moment débarque le facteur & les femmes glapissent car il n´a pas toujours d´argent. Elles sont furibondes pour de bon ce coup ci & lui bourre méchament les côtes, il s´échappe  dans l´entrée, veut distribuer son courrier, Herr Polenz lui tombe sur le plateau & sans commentaire, lui expédie un gnon au menton, il postibraille & bave : ma fumme elle est pas zassociââles! t´entends?", & il lui en recolle une, le facteur va cogner contre la porte qui cède & il s´écroule sur le trottoir, au pied de  la meute écumante - & alors s´abattent sacs á main ou poings nus"ouais! ach´vez le!" glousse le Lilliput & il danse exité - Polenz entre á nouveau en scène, stoppe les femmes d´un geste, toise le facteur au sol, lui crache au visage & parle ."ma fumme & moi on n´est zassociales, et si t´ouvres encore une fois ta gueule on va t´l´arranger -vu?", le facteur saisit parfaitement, rammasse cliques & claques & déguerpit jambes au cou, les furies se calment, rient, reprennent leur respiration & éventent leur s soucis : " c´est d´sa faute á ce poc, quesse qu´il en sait lui du quoi et ques, quant gny a rien a croquer", croasse Frau Polenz. Trébuchant des escaliers s´aboule Heinz, que personne ne connait ici, il biaise avec curiosité á la ronde & vice-versa, il salue & lui rend amicalement son salut.
 

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